petrouchka, le maure et la ballerine

Vendredi dernier nous avons rejoué une dernière fois notre spectacle. Nous avons écouté les nouvelles musiques que j'avais choisies pour remplacer les musiciens, nous avons récupéré les costumes et les élèves se sont habillés. Puis nous avons descendu tout notre matériel au réfectoire et installé la salle. Dans le couloir, les enfants étant assez excités, je les ai réunis un moment pour que nous fassions quelques exercices de respiration, relaxation tous ensemble. Ensuite le "public" est arrivé, quelques classes du collège avec des collègues, la principale et son adjoint, quelques parents et mes deux amies Lucie et Corinne. La salle était pleine, cela faisait chaud au coeur. J'étais bien contente d'avoir tenu ma promesse de faire rejouer le spectacle pour mes amies aussi.

Les élèves se sont plutôt bien comportés vu l'excitation ambiante et le trac. Les entrées et sorties se sont bien déroulées, le texte était un peu trop rapide par moments, mais assez bien articulé, à part Demis qui devait être intimidé (pour une fois :)), ma beauté!

Les enfants ont été bien applaudis, j'étais contente pour eux. Ils ont été courageux, nous n'avons pas répété, car Marie-Laure et moi avons pensé que l'ambiance serait trop électrique, et je crois que nous avons bien fait. J'étais contente qu'elle m'accompagne dans cette aventure, car seule, j'aurais eu plus de mal à tout réunir.

Voilà, l'année scolaire se termine en beauté, je suis heureuse de l'évolution de ce groupe d'élèves, qui ont progressé tout au long de l'année, chacun avec sa personnalité, ses faiblesses, ses points forts. je suis heureuse aussi de les voir si bien ensemble, solidaires et sachant se raisonner entre eux.

Je remercie tout particulièrement le groupe d'élèves moteurs qui par leur gentillesse, leur enthousiasme, leur fort désir d'aller au bout du projet, ont porté la classe et régulé les inévitables moments de dispersion. Je remercie toute la classe d'avoir rejoué le spectacle alors que les vacances arrivaient et que tous avaient envie de se détendre.

Je remercie encore une fois tous mes partenaires, mes collègues, ma direction, et les intervenants.

A bientôt pour un autre projet!

Raphaël, il présente les musiciens lors de la scène du Mardi-Gras

Pose photo en costume pour la mascarade (de gauche à droite: Roxane, Marie, Mélodie et Aurore)

Le salut lors de la mascarade.

Dernier briefing dans les coulisses (Léa, Roxane, Marie, Raphaël)

Mission accomplite :)

Le spectacle a eu lieu ce Dimanche 25 Mai à la maison des Arts et de la Culture de créteil, où se déroule un festival de musique. Nous devions jouer à 10 heures et quart, devant les parents d'élèves, quelques membres du projet et éventuellement le public du concert de l'après-midi. Trois professeurs sur les quatre étaient présents: Mme Coudriou, Mme Loupiac et Mme Ballion.

Nous avions rendez-vous à 8 heures ce dimanche devant la loge du collège. Mme Brochard elle-même nous a ouvert les portes pour que nous allions chercher tout le matériel: le paravent, les costumes, la boîte et les peluches, et tutti quanti. Les enfants étaient tous là sauf David, qui habite près de Créteil. Nous avons pris le métro dans la bonne humeur, certains sont partis en voiture. En arrivant sur place, nous avons pris les mesures de la salle, une sorte de hall avec un plafond très haut, où l'on avait installé une scène, sur laquelle paraît-il il y avait un piano que Mme Loupiac a demandé de déplacer, sinon nous n'aurions pas eu la place de jouer. Cela aurait été fait de mauvaise grâce, selon elle. Moi je suis arrivée un peu en retard le temps d'appeller le papa de David et de le récupérer.

Les loges des enfants étaient au 2e étage. Mme Loupiac est donc montée avec les élèves, pour les mettre en costume. Elle avait déjà installé les décors et accessoires, et j'ai repéré ce dont nous aurions besoin et dans quel ordre. Tout s'est très bien passé, chacun a retrouvé ses affaires, nous n'avions rien oublié. Le pull et le sweat polair pour les peluches ont été utiles, et je ne regrette pas de les avoir emmenés.

Cela a été un peu dur de calmer tout le monde, de commencer la répétition, pour revoir une dernière fois les entrées, sorties, ordre de passage, etc. Il n'y avait qu'un seul musicien, qui jouait du violoncelle (cela résonnait beaucoup) sans s'occuper de nous. Déjà à la répétition générale il nous avait oublié, et ne s'est même pas excusé. Finalement nous avons un peu répété, cela avait l'air correct, si ce n'est le stress autour de nous, et la mauvaise acoustique, ce qui nous a amené à demander aux enfants de crier carrément leur texte. Nous avons demandé aux parents de sortir un moment pendant le dernier filage pour ne pas qu'ils le voient deux fois.

Enfin le deuxième musicien est arrivé, mais ils ne devaient pas jouer, ce qui fait que nous avons répété comme çà. Je leur ai donné mon texte, ce qui m'a manqué pendant la représentation, mais pas tant que çà, car je connais tout par coeur à force.

A un moment donné, je suis allée dire quelque chose à une jeune fille qui travaille pour l'orchestre, et gérait le projet avec Violaine. Je me suis faite disputer par le musicien, parce que je me serais jetée sur son violoncelle au risque de le renverser. Cela m'a fait rire. Je l'avais très bien vu, j'ai fait un détour, pas trop envie de me prendre la pique. Cela m'a donné l'occasion (unique je pense) de lui glisser que j'étais violoncelliste et que j'avais l'habitude. Quant à l'autre musicien, quand je lui ai dit, il faudrait peut-être commencer, il a montré sa montre, en disant qu'il était dix heures et quart, eh oui, nous étions un peu en retard. Ce ne sont pas des musiciens, mais de vrais fonctionnaires comme on aime...

Alors le spectacle a commencé, tout le monde s'est mis à sa place dans les coulisses. Le premier groupe est monté sur scène élève après élève, et j'entendais assez bien le texte de derrière. Puis la scène du lundi s'est bien passée, un peu de panique pour les changements de costume, ensuite il y a eu un petit cafouillage, la musique étant très longue, les élèves qui étaient sur la scène, ont commencé un scène qui se situait après, alors j'ai dit au groupe du Mardi, "allez-y!" et j'ai fait chut silencieusement à ceux qui étaient sur scène. Du coup cela s'est bien déroulé. Je regrettais de ne pas être en face!!! Puis le final, le ballet, le combat, les saluts se sont déroulés sans anicroche. Les musiciens ne comprenaient rien, et se sont trompés de musique, mais c'est passé quand même. A la fin, nous avons quand même été dire merci aux parents de leur soutien, de leur présence, et fait une petite conclusion rapide sur le plaisir que nous avions eu de travailler sur ce projet avec les enfants.

Lorsque nous sommes retournées dans les "coulisses", un type est venu nous dire très froidement que les enfants étaient partis comme des moineaux et avaient apparemment traversé un atelier ce qui était très dangereux. Nous ne pouvions tout de même pas être à deux endroits en même temps! Il aurait pu prendre deux minutes et leur dire de nous attendre. La façon dont il s'est exprimé a déclenché une colère homérique et justifiée chez Mme Loupiac, et le type a vite battu en retraite. Nous n'avions plus qu'une hâte: partir!!! Rejoindre les enfants, les féliciter, et rentrer nous reposer. Mais jusqu'à ce que nous sortions de cette structure, le sarcasme et la méchanceté, le mépris ressentis nous ont quand même un peu cassé le moral malgré notre plaisir. Car quand j'ai récupéré mon texte sur le pupitre du musicien, je lui ai dit "vous n'en aurez plus besoin", et il a fait un sourire ironique. Si on n'avais pas compris que ça les empoisonnait notre travail, qu'ils ont fait çà pour le fric uniquement!!! Mais bon c'est comme çà. Jusqu'au bout nous nous serons sentis méprisés, négligés, aucune communication possible.

Au retour nous n'avions plus que 6 élèves, les autres étant tous repartis en voiture. C'était vraiment sympa, ce spectacle. Il a été filmé par le fils de mme Loupiac, et donc j'ai bien hâte de le visionner . Au retour, j'ai ramené la caméra à Mme Brochard au collège, dit au revoir à certains parents croisés près du collège, et je suis rentrée chez moi dans un état de contentement doublé de tristesse.

L'essentiel, c'est que nous sommes allés au bout, qu'il y a eu de l'émotion, des progrès, de la solidarité, une ambiance de classe améliorée, et que le projet a été mené jusqu'au bout par tous. je suis donc heureuse de ne pas m'être découragée. Car si je n'ai pas écrit depuis le 11 avril, c'est que j'avais un gros stress, et le moral dans les chaussettes à cause de ces musiciens. Maintenant ça va mieux. Une chose est sûre, l'année prochaine on refera quelque chose ensemble, mais seuls!

Merci à tous les partenaires, mes collègues, fidèles au poste et tempérants, Violaine, qui nous a bien soutenus à la fin pour les répétitions en grand groupe, et la générale (même si je sentais que par moments elle était plus stressée que nous, hihi, elle nous a bien remis d'aplomb avec sa gentillesse et sa bonne humeur), à Mme brochard qui nous a permis de chambouler les horaires pour répéter suffisamment en fin de parcours, à l'administration de l'orchestre d'avoir prêté deux musiciens pour accompagner le spectacle, après tout ce n'est pas de leur faute q'ils n'étaient pas motivés), et enfin au rectorat pour nous avoir permis de monter ce projet.

Voilà, maintenant on va pouvoir un peu se reposer...

Mais le spectacle sera quand même rejoué le 20 Juin au collège, d'une part pour que les autres élèves le voient, et aussi la direction, Violaine a promis de venir, ça c'est super sympa, et puis ma copine Lucie du canada pourra le voir comme çà. Na! Cette fois je m'occuperai moi-même de la musique. 

On peut dire maintenant que tout va bien ou presque. Nous avons répété tout depuis le début, et la vision d'ensemble est bien plus claire. Si ce n'est les éternels problèmes d'intonation à retravailler sans relâche, nos élèves sont presque prêts et le texte est à peu près su.

C'est une question de confiance maintenant. Il faut se jeter sans filet et monter sur scène sans sa petite feuille-béquille, avec l'essentiel du texte dans la tête. Si l'on change un mot, ce n'est pas bien grave. Par contre, la suite des événements doit s'imprimer dans vos esprits.

Tel ou tel mot-clef renverra à une entrée ou à une sortie de scène...Il faut penser et vivre son personnage à présent!

La machine à coudre n'est toujours pas arrivée (grrr cette intendante...) mais Mme Loupiac est retournée aux nouvelles...Le concept des costumes est là, mais il va falloir les faire. Les accessoires aussi, nous avons fait la liste de ce qui manque: Le cimeterre du Maure, les cartes à jouer de la magicienne. Je me demande ce qu'on a bien pu oublier.

Lundi je ne pourrai pas assister à la répétition, les élèves devront me faire un compte-rendu. Il faut que je puisse réécrire tout le texte, et mettre les passages musicaux noir sur blanc, pour voir si je dois choisir ou pas des morceaux ou si les musiciens assureront tout. Pour le réveil, je pensais à une petite musique et non à un dring dring, messieurs les musiciens...! Et les élèves trouvent que la musique du ballet ne convient pas, il faudra donc s'armer de patience jeudi (et j'espère que les deux heures seront bien assurées cette fois :-( , c'est déjà assez compliqué comme çà.

Les élèves sont super contents et moi itou. En plus ceux qui fabriquent les costumes seront de la fête Jeudi aussi (il y a des 4èmes et 5èmes parmi eux), il n'y a pas de raison!

Bon week-end à tous, on les mérite bien je trouve!

Un cimeterre.

(Aujourd'hui nous avons revu le Ballet avec les élèves, les pas de danse, et la position de chacun lors du temps fort sera déterminée par le choix qu'ils auront fait de penser à l'un ou l'autre des 3 personnages principaux. Penser à la Ballerine, équivaudra à une position assez gracieuse, une pose même, penser à petrouchka, cela donnera une position un peu maladroite, gauche, voire souffrante, et penser au Maure, à une position guerrière, nonchalante ou fière.

Cela il faudra le retravailler avec les musiciens. Les élèves trouvent que la musique qu'ils avaient choisie n'était pas assez rythmée. Alors je leur ai dit qu'au lieu de papoter  en apparté entre eux, ils devaient ouvrir leur bouche et le dire aux intéressés...voilà tout. J'ai donc joué au piano une petite danse qui a pour source la fameuse chanson russe populaire "Stenka razine", et ma fois ça marche bien sur ce passage? C'est pas compliqué en fait.

Autre avancée: nous avons réglé l'entrée du Maure, qui doit se faire sur une musique stridente et brutale. Il va essayer de provoquer Petrouchka en duel, et effrayer les peluches qui feront un lent mouvement en arrière avec une exclamation quasi musicale sur "aaaahhh!!! " et puis la ballerine s'enfuit  épouvantée vers le fond. Ensuite ils se tournent autour sans se toucher en faisant des pas de côté, puis à certains moments vers le centre, l'un avance, l'autre recule en arrière, mais avec le buste seulement. On va fabriquer un cimeterre en carton. L'une des peluches jettera une écharpe rouge avec des boules sonores en direction de petrouchka. Puis au moment où le Maure va frapper, toutes les peluches se jettent sur son arme, toujours sans le toucher, et la jettent au loin. A ce moment il s'enfuit vers le fond et la ballerine revient pour saluer avec toutes les peluches et Petrouchka. Ce sera la fin de cette scène.

On a vraiment bien avancés, oui! Ya plus quà peaufiner maintenant. Où sont mes chocolats? ;-))

Voici les mouvements qui m'ont inspiré le "Combat'. Cette danse Japonaise, proche des Arts Martiaux est tout simplement fascinante. Regardez-là, s'il vous plaît!

Danse Butoh: Deai Dance

Eh bien c'était la meilleure répétition depuis la rentrée. Nous avons encore retravaillé le passage de l'entrée d'Annouchka, qui ébourriffe les cheveux des garçons et envoie un bisou à tout le monde puis se dirige vers la télé où Dennis regarde Petrouchka. Il lui raconte ce qu'il voit, et c'est la fête de la Semaine Grasse.

Le groupe du Lundi a fait ses numéros, il manquait des élèves, mais cela n'a pas d'importance, c'est juste pour que les autres s'habituent. Puis l'entrée des jumelles, Aïssa et Tonia, et enfin le jeu de la boîte de céréales, la dispute, et l'entrée en scène du groupe du Mardi.

Nous avons surtout travaillé le ton, le port de voix, les positions sur la scène. C'était très bien. Pourvu que çà dure!

Ce Jeudi matin, à 9 heures, nous avons rencontré les musiciens de l'orchestre national d'Ile-de-France. Il y avait un violoniste et un violoncelliste. Mme ballion et moi étions présentes. Nous avons essayé de faire un filage à partir du milieu de la pièce, pour montrer un peu aux musiciens ce qui allait se jouer sur la scène, et en contrepartie ils nous ont proposé un certain nombre de morceaux de musique (essentiellement de la musique russe, sauf pour la Mascarade), et j'ai noté les passages où l'on aurait de la musique sur le plan de la pièce. C'était très sympa, les élèves étaient contents. Un peu agités en ce moment, ce qui leur a valu des remontrances de la part de Mme Ballion. Et c'est vrai que notre grand problème, c'est que certains élèves ne se sentent plus concernés dès qu'il ne s'agit pas d'eux. Ils ne s'intéressent pas assez à l'ensemble du travail accompli. Je leur en ai d'ailleurs reparlé.

Mais sinon, c'était très constructif, étant donné que nous n'avons passé qu'un heure ensemble. La prochaine fois ce sera deux. Enfin j'espère, parce que le spectacle est finalement assez long.

Le passage que j'ai préféré, c'était celui de la Mascarade. ça faisait vraiment bien avec la musique! On recommence dans 15 jours, et d'ici là tout le monde aura encore progressé.

Voilà, les finalement courageux petits loups du Vendredi se sont pris au jeu, et sont venus répéter en plus un petit bout de scène qui m'inquiète car le ton n'y est pas. Nous l'avons rejouée une dizaine de fois.

Cette scène se situe entre les  interventions des deux autres groupes. La famille est assise autour de la table, l'un des enfants lit un jeu sur une boîte de céréales, puis les enfants trouvent des figurines représentant Petrouchka, la Ballerine et le Maure sur les boîtes et se les disputes. Cela donne lieu à des échanges rapides se croisant à travers la table, et le ton doit être spontané mais aussi audible. Il faut toujours le faire trois quatre fois avant que cela vienne, et c'est tellement mieux!

Nous avons terminé au moment où la figurine Petrouchka est jetée avec colère sur la table. Ensuite viendra le groupe du Mardi. Après un  noir, nous verrons en principe Petrouchka par terre, endormi.

N'empêche, c'était une bonne séance. Mais Yassine avait oublié de prévenir sa maman, et Hassna et Daly avaient oublié de prévenir Mme Clerc, la documentaliste qu'elles n'iraient pas à l'aide aux devoirs. Je suis débordée en cours, entre les papiers à remplir, les recommandations et nombreuses questions, et mon programme de musique, et j'oublie aussi des fois de faire remplir le carnet. C'est fou de bosser comme çà et d'avoir toujours ce sentiment de culpabilité. Ben non, j'arrive pas à tout gérer. J'ai un spectacle entier qui prend beaucoup de place dans ma tête.

Le clown Quail et son chien Phyllis (Mary Ellen Mark)

Nous avons repris notre répétition au moment où les peluches relèvent Petrouchka, afin de régler le ballet de la fin. L'arrivée de la ballerine, le pas de deux Ballerine-Petrouchka, puis tout le monde ensemble. Ensuite je voulais faire l'entrée du Maure (Rubens) et le combat, puis la scène où il est chassé par toutes les peluches, mais Rubens nous a oubliés.

Rhaa lalaaaa....grrrrr...!!!!!! Bon, j'arrête :) Tout va bien.

Nous avons continué à écrire le texte de chacun noir sur blanc. Cette fois j'ai fait le tour des groupes, mais j'ai trouvé les élèves un peu trop excités pour travailler consciencieusement. Mais la motivation est là, parce qu'ils viennent prêter main forte au groupe du vendredi si besoin, et çà c'est vraiment très gentil et "professionnel" :)

Vivement les vacances!